Les banques coulent-elles la reprise?

Jean-Claude Trichet, résident de la BCE (photo AFP).
Rompant avec son ton habituellement onctueux, Jean Claude Trichet, le Président de la Banque centrale européenne (BCE) met les points sur les i. Alors que la BNPParibas parle de provisionner un milliard d’euros pour récompenser par de copieux bonus de fin d’année ses traders, le volume de crédit aux entreprises et aux particuliers se contracte. De 13% il y a un an, sa croissance est devenue quasiment nulle dans la zone euro. Et n’en déplaise à ceux qui pratiquent la méthode coué et répètent à l’envi que l’immobilier repart, le crédit a commencé à se contracter dans ce secteur, c’est-à-dire qu’il baisse par rapport à 2008.
En clair, il est de plus en plus difficile pour un quidam de solliciter son banquier pour financer un achat et pour une entreprise d'investir.
En automne dernier, le système financier était paralysé par une crise de liquidités. Il n’y avait plus d’argent parce qu'affolées, les banques refusaient se prêter les unes aux autres. Aujourd’hui, l’économie mondiale est entrée dans une phase de resserrement du crédit. La différence est la même qu’entre un accident cardiaque et lasousalimenaion. Dans le premier cas, le malade meure sur le coup; dans le second cas il s'éteint lentement.
L'évolution des liquidités (aggrégat monétaire M3) dans l'économie européenne. (Graphique de la BCE)
LA BCE a mis pourtant la main à la poche (voir les précédents Crise ! Vous avez dit... en cliquant sur les tags banques et crédit). Mais les banques préfèrent emprunter à la BCE à 1% et déposer aussitôt cet argent à 0.25% toujours auprès de la BCE. Le différentiel coûte relativement peu cher (0.75%) aux banques.
Les banques de la zone euro ont ainsi levé et replacé 208 milliards d’euros. Ce circuit fermé vaut mieux que d’avancer des fonds à un créancier qui risque à cause de la récession de faire faillite ou de se retrouver au chômage et incapable de payer ses dettes.
Les conséquences de cette pusillanimité sont dangereuses. Les actions de la BCE pour ranimer le crédit, la condition d’une reprise, c’est-à-dire en ouvrant des lignes de crédits généreuses n'ont pas d’effet. Car l’argent revient aussitôt dans ses coffres (plutôt sur ses livres de comptes) sans entrer dans l’économie. Ce qui prolonge la récession, accroît les faillites et les licenciements.
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